Mon père, je m’accuse d’avoir eu des pensées impures.
Mon père, je m’accuse d’avoir pensé au corps de l’homme
En prenant en bouche le corps du Christ.
Mon père, je m’accuse d’avoir caché
Des cartes postales coquines dans mon missel.
Mon père, je m’accuse de m’être touché les parties honteuses
Avec les gants blancs que je porte à la messe.
Mon père, je m’accuse d’avoir essayé de voir
Sous le pagne du Christ en croix.
Mon père, je m’accuse d’avoir glissé des mots obscènes dans les cantiques.
Mon père, je m’accuse d’avoir rincé ma chatte dans le bénitier.
Mon père, je m’accuse d’avoir fourré mon chapelet dans mon cul
Et de l’avoir retiré, grain par grain, en soupirant d’aise.
Mon père, je m’accuse d’avoir joué avec les cierges
Leur donnant cette drôle d’odeur en lorsqu’ils brulent.
Mon père, je m’accuse d’avoir usé la patine du maître-autel
En y frottant mon abricot.
Mon père, je m’accuse d’avoir sous sa soutane décalotté Monseigneur
Pendant qu’il rajustait sa calotte.
Mon père, je m’accuse de m’être crossée avec sa crosse.
Mon père, je m’accuse d’avoir la gnougnougnaffé la noune de la nonne.
Mon père, je m’accuse d’avoir blasphémé l’immaculée conception
En souillant ma vertu dans la nef sans contraception.
Mon père, je m’accuse d’avoir pissé dans le ciboire
Pour que vous en preniez et que vous en mangiez-en tous
Mon père, je m’accuse d’avoir caché mon kotex dans le calice
Car ceci est mon sang, livré pour vous.